I prefer to be alone to know who cares enough to stay.

Histoire :
« C’est quoi, ça, encore ? »

Il tenait dans sa main droite une liasse de papiers : lettres, pubs et factures en tout genre ; des papiers qu’il avait commencé à trier en fonction de leur utilité. Pub de soins de beauté ? Poubelle. Pub pour un dératiseur ? Déjà, il n’en voyait pas l’intérêt, son appartement n’étant pas infesté, et puis il pouvait en trouver un meilleur moins cher grâce à internet : poubelle. Facture d’eau ? Pour le coup, il aurait bien aimé s’en débarrasser...

Sauf que là, un truc avait attiré son attention : une enveloppe, simple, toute noire. Et ça, cela piqua sa curiosité ; alors il la décacheta, déplia l'écrit qui se trouvait à l'intérieur, avant de le parcourir des yeux. Et c'est à ce moment qu'il eut ces mots que l'on vit plus tôt :

« C’est quoi, ça, encore ? »

Ça, comme il disait, c'était une lettre qui lui offrait le privilège de se débarrasser de la personne de son choix.. Il avait déjà entendu parler de ce genre de mythe, et pensait que, justement, c'étaient des mythes. Sérieusement, il trouvait ça complètement débile : qui croyait encore à ces foutaises de ses jours ?

Et c'est sur cette pensée qu'il la déchira. Mais, malheureusement, c'est ce qui le mena à sa perte...

Rowan est né de l'union d'une mannequin anglaise et d'un acteur américain assez connus. Il apprit très tôt à se débrouiller seul, étant souvent délaissé chez lui à cause du boulot de ses parents. Bien sûr, il y avait la gouvernante, les gardes du corps, et, plus tard, son professeur personnel... mais ceux-là étant débordés, c'était le jeune garçon qui devait s'occuper de lui-même.

Sans frères, ni sœurs, et n'allant pas à l'école, le brunet développa cette asociabilité qui le caractérise aujourd'hui. Toujours l'air morne, les yeux ailleurs, il n'aime pas qu'on lui parle ; il préfère sa solitude.

C'est comme cela qu'il grandit. Comme cela qu'il vécut. Chaque matin, il pouvait observer le ballet incessant des serviteurs qui se dépêchait de mettre en ordre la maison qui était déjà parfaite. Il se demandait à quoi cela servait, il ne comprenait pas.

Et puis, il eut cette affaire qui fit du bruit à la télévision. Sa mère qui couchait avec un autre. L'horreur. Ils ne pouvaient plus sortir sans être assaillis de journalistes. Alors ils ne sortaient plus. Mais l'histoire ne s'en arrêtait pas pour autant. Les photos de sa mère prise en flagrant délit par un paparazzi circulaient toujours sur internet et dans la presse. Ce qui fit craquer le père du Wardell qui demanda le divorce. Et sombra dans une dépression sans bornes.

Ce fut le déclin. Rapidement, ils passèrent de très riches avec une luxueuse maison, aux plus pauvres, avec un simple deux-pièces insuffisant. Son père devint un chômeur incapable, presque tout le temps soûl. Il ne savait même pas cuisiner, et Rowan dû s'occuper de toute la baraque.

C'est pourquoi il trouva cette lettre qui allait le plonger dans l'horreur.

Un jour, alors qu'il venait de faire quelques courses pour pouvoir manger, il sentit comme un regarde dans son dos. Comme des pas qui le suivaient. Il pensa tout d'abord à des paparrazzi qui cherchaient à savoir ce qu'ils étaient devenus, mais lorsque, au détour d'une ruelle, il en profita pour regarder, il sût qu'il se trompait lourdement. Et que s'en était fini de lui. Car ceux qui le suivaient n'étaient autres que ses kidnappeurs.